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La fabrication d'un instrument du quatuor
Les essences de bois 🪵
Les étapes de fabrication 🪚

Les essences de bois 🪵
Il existe évidemment un nombre très important d'essences de bois dans le monde. En lutherie du quatuor, nous en utilisons que quelques-unes, bien spécifiques, que l'on va découvrir ci-après. Il reste néanmoins primordial, quelque soit l'essence utilisée, qu'un bois, qui est une matière vivante, soit bien sec avant d'être taillé, sculpté. Il faut un minimum de 5 ans de séchage à l'air libre pour qu'un bois soit suffisamment stable pour être travaillé et ne risque plus de se fendre.
Pour la majorité des parties de l'instrument, nous utilisons communément de l'érable, de préférence ondé, et ayant des mailles du bois plus ou moins visibles et marquées. Je me procure ce bois dans différentes scieries spécialisées du Jura, en France, ainsi que dans différents pays d'Europe.
L'érable est un bois intéressant pour ses qualités de projection du son. Etant un bois relativement dur, il est capable de projeter les fréquences du son qu'il reçoit pour optimiser la sonorité de l'instrument. En revanche, l'érable n'est pas d'une extrême dureté non plus, ce qui le rend capable de vibrer. C'est aussi une qualité importante en terme de raisonnance lorsque l'instrument est mis en vibration.




La table est une des seules parties de l'instrument à se différencier du reste, puisqu'elle est faite le plus souvent en épicéa. Cette essence de bois a la qualité d'être légère, facile à travailler et sa flexibilité lui donne une grande capacité de vibration. C'est la partie de l'instrument qui doit être la plus flexible et malléable puisqu'elle supporte le poids du chevalet, et donc des cordes (environ 35kg de pression pour un violon). Lorsque les cordes sont mises en vibration par le jeu du musicien avec l'archet, le chevalet vibre et fait à son tour vibrer la table.
On préfère en général un épicéa dont les lignes d'années sont régulières pour une meilleure sonorité, ainsi que pour le confort du travail manuel. L'espacement ligne d'été - ligne d'hiver peut être choisi plus ou moins large selon le goût et la sonorité visée.

La touche également se distingue du reste de l'instrument par son beau bois exotique foncé et rare, qu'est l'ébène, naturellement noir, parfois à reflets marrons ou bordeaux. Ce bois est extrêmement dur et dense. Ses propriétés le rendent particulièrement solide et robuste pour supporter l'effet des cordes, le plus souvent métalliques, appuyées dessus. Un bois plus mou comme un bois blanc ne tiendrait pas longtemps cette contrainte et s'userait prématurément, en se creusant sous la pression des cordes.
Les accessoires de l'instrument, tels que les chevilles, le cordier, la mentonnière, le bouton, sont le plus souvent en bois exotiques également. Le plus classique reste l'ébène (noir), et l'on aime en général que tous les accessoires soient de la même essence de bois, pour des raisons esthétiques. Mais il existe d'autres bois exotiques tels que le palissandre (brun-violacé) ou des bois plus communs comme le buis (couleur caramel), très appréciés également. Le choix de ces bois est une question de goût personnel.
Les étapes de fabrication 🪚
La fabrication artisanale d'un violon (ou autre instrument du quatuor) est un savoir faire ancien de plusieurs siècles. Aujourd'hui, bien que nous détenions des technologies avancées, nous conservons une majorité des méthodes de travail et des outils d'il y a bien longtemps. Ce savoir faire requiert une certaine patience et une méticulosité afin d'arriver à un résultat non seulement plaisant à regarder, mais également agréable à jouer pour le musicien.
Pour fabriquer un instrument du quatuor (violon, alto ou violoncelle), il faut d'abord connaître le modèle que l'on veut reproduire (par exemple un modèle ancien, italien, français ou allemand) ou tout simplement créer son propre modèle d'instrument en le dessinant géométriquement. Puis vient le moment de choisir les pièces de bois. Nous avons vu les différentes essences de bois utilisées en lutherie plus haut, mais dans chaque essence, il existe différentes variétés. Par exemple, un érable coupé sur cartier (part de camembert dans le tronc d'arbre) ne sonnera pas pareil qu'un érable débité sur couche (tranche verticale dans le tronc d'arbre). De même qu'un érable très ondé ne projettera pas le son de la même manière qu'un érable peu ondé ou non ondé.
découpage et ébauchage des différentes pièces
Une fois le bois choisi et les contour de l'instrument tracé, les pièces sont chantournées et l'on commence le travaille de sculpture dans la masse, pour créer les voûtes de l'instrument, avec des mesures et formes bien particulières, qui influenceront le son. Pour cela, on utilise le plus souvent un grosse gouge à ébaucher, des petits rabots de luthier (ou rabots noisettes), et des ratissoirs.



